Lawrence Weiner
An anecdote about the origin of Lawrence Weiner's propositions (statements) : Around 1966 the artist presented a work made of strings and stakes simply thrust into the ground. When the furious students did not understand this as art, they destroyed the piece. Weiner reconsidered the work and decided that it didn't need to exist materially, and that his propositions would first exist as thoughts. The text typewritten or the texts written directly on the walls thus constituted the typical presentation of his works, but the artist nevertheless continued to define himself as a sculptor because of his interest in the realization of a work found in the material and in its dynamics. This became then the translation of the materials into language. All work of an artist has a mark. The mark of his work and his material dimension effectively evokes questions of material, color, position, tension, the occupation of space, movement, duration, all of the concerns pertaining to the domain of sculpture. But contrary to wood or stone, language allows more flexibility of use and allows more objectivity and independance of the work vis a vis its presentation. For Lawrence Weiner in effect "That a work of art is made is more important than the manner in which it is made : 1) The artist may construct the piece Each being equal and consistent with the intent of the artist the decision as to condition rests with the receiver upon the occasion of receivership. By replacing in a radical manner the traditional status of the art object, Lawrence Weiner's work allows for limitless possibilities for the material realization of his propositions either by poetic perception or in space and time. Here all is possible, the work becomes plural and plays with ambiguities between tangible/intangible, visible/invisible and returns us to the eternal question of the quest for reality. * * * Une anecdote est à l'origine des
propositions conceptuelles de Lawrence Weiner: En 1968 l'artiste avait
présenté au Windham College : "Hay, Mesh, String",
une oeuvre constituée de cordes et de pieux enfoncés simplement
dans le sol. Lorsque des étudiants furieux de ne rien comprendre
à cet art, détruisirent la pièce, Weiner considéra
qu'au fond, l'oeuvre ne devrait pas obligatoirement exister matériellement,
que son propos serait d'abord de la suggérer. "j'ai besoin de la vérité du matérialisme pour faire ensuite la traduction. Je ne fabrique pas de documentation, il n'est pas nécessaire que les autres sachent que j'ai fait des essais avec les matériaux, mais c'est pour moi que c'est nécessaire" (Beaux-Arts Magazine, entretien avec J.M. Poinsot, Février 1989). Tout travail d'un artiste a un titre. Le titre chez Lawrence Weiner, c'est son travail et l'énoncé, par sa dimension matérielle, évoque effectivement des questions de matière, de couleur, de position, de tension, d'occupation de l'espace, de mouvement ou de durée, toutes des préoccupations appartenant au domaine de la sculpture. Mais contrairement au bois ou à
la pierre propre à la pratique sculpturale, le langage permet
une plus grande légèreté d'utilisation et implicitement
donne toute objectivité et indépendance à l'oeuvre
dans sa présentation. 1. L'artiste peut construire le travail
4 oeuvres de ma collection sont présentées au MAMCO : A) IN
AND OUT - OUT AND IN B) FROM WHITE TO RED FROM SEA TO SEA
1974
La traduction de Lawrence Weiner est : DU BOIS A LA PIERRE A) Concernant IN AND OUT... J'ai choisi d'inscrire l'oeuvre sur une vitre parce qu'elle constitue une cimaise idéale pour mettre en évidence la frontière qui existe entre l'intérieur "IN" et l'extérieur "OUT" Ce faisant j'ai pris ainsi l'initiative de l'exposer dans une "forme" qui est à la fois celle de sa 2ème et de sa 3ème possibilité de présentation.
L'oeuvre existe sur la vitre à travers son inscription textuelle. IN AND OUT...fut également proposée au magasin Picard Surgelés lors du vernissage commun des galeries de Beaubourg en 1988 et continue à y être présentée en permanence sans effets d'annonce particulière: Extrait d'un entretien avec Paul Ardenne dans Galeries Magazine n°52 décembre 1992 : GMV : On prône depuis Cézanne, en matière d'art, l'abandon de l'illusionnisme. Une fois l'esthétique de l'objet d'art en soi rendu obsolète, il est possible d'adopter le parti-pris d'une esthétique du réel, une esthétique qui prenne le monde pour ce qu'il est. Voyez mon action chez Picard Surgelés, avec la présentation de "IN AND OUT..." de Lawrence Weiner. De quoi s'agit-il ? Je présente simplement un commerce habituel comme commerce habituel. Pour cette manifestation, rien n'a été modifié, tous les produits du magasin sont à leur place réelle. La présentation même de l'oeuvre de Weiner
"IN AND OUT..." qui était annoncée, ne se révèle
en fait que dans les seules allées et venues des personnes faisant
leur marché ou de celles des visiteurs conviés au vernissage,
entrant (IN) et sortant (OUT), en quête - vainement - du produit
tangible que leur procure généralement le marché
de l'art. Une réponse à Guillaume Bijl qui transforme
les galeries d'art en magasins ordinaires, une réponse aussi
à Duchamp car au lieu de déplacer l'objet du grand magasin
au musée, je laisse l'objet dans le magasin, avec son commerce
habituel. Ici, j'ai présenté en quelque sorte l'art sous
une forme que je pense être véritablement la sienne - celle
du concept - en posant cette question : quand y a-t-il de l'art et comment
peut-on en faire ? De l'esthétique du concept, on glisse à
celle du contexte. On inscrit une démarche artistique dans une
réalité plus vaste, dont elle dépend. Or ce qui
m'intéresse dans mon rapport à l'art, si j'avais à
le résumer d'une formule, c'est bien cela : la révélation
du contexte, la mise en question de notre actuel système artistique.
- FROM WHITE TO RED - FROM SEA TO SEA (BEING WITHIN THE CONTEXT OF IAI MOVEMENT) furent parmi les premières à être
présentées en grosses lettres directement sur le mur;
on y voyait apparaitre ce qui fut développé très
largement depuis par l'artiste).
Agent d'art, Expert-conseil |
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