Robert Barry Utilisés souvent pour leur capacité à décrire les impressions que l'on peut avoir devant une oeuvre, ces mots ne constituent pas un langage analytique ou critique, ils procèdent plutôt par allusion et possèdent une pluralité de sens qui suscitent des associations d'idées avec le contexte architectural ou psychologique dans lequel ils sont saisis; l'oeuvre dans sa globalité fait "espace". Souvent pour ses "wallpieces", les mots inscrits dans un sens puis dans l'autre, sans début, sans fin, sont aux lisières du mur, aux limites du lieu qui leur est dévolu pour mieux nous sensibiliser à notre environnement. Le spectateur/lecteur est ainsi mis en scène par l'artiste dans une communication où les multiples significations combinatoires des mots l'entrainent jusqu'à dépasser parfois l'état de sa conscience. "...Par rapport au positivisme de Huebler, Barry aspire à un travail linguistique plus tendu, comme le prouvent ses travaux qui se réduisent à des adjectifs, arrangés de façon arbitraire. Par exemple, "Artwork with 20 qualities : "It is allusive, unique, persistent, harmonious, composed, limited, orderly, coherent, active, varied, changeable, flexible, durable, intense, divisible, extensible, involved, dependent and influential". Les qualités énumérées ont pour but de démontrer l'impossibilité d'une conceptualisation de notre expérience du réel... Ce que Barry met à notre disposition, ce sont des mots-fusées, produisant pour le récepteur des myriades de connotations. Cette pratique établit une structure qui ne comprend que les positions de l'artiste et du récepteur, mais qui exclut le matériel, le tiers réel qui fixe temporairement la fluidité de l'énoncé linguistique." Didier Schwarz in les Cahiers du Musée national d'art moderne n°33 "Aux miroirs du langage", automne 1990 p.112 et 113). Agent d'art, Expert-conseil |
|