Si
vous souhaitez acquérir des livres pour votre bibliothèque:
livres d'artistes et catalogues rares
Les
archives GMV sont constituées de livres d'artistes, catalogues,
revue de presse, affiches et documentations diverses.
L'agence
recherche:
- Schema informazione,
1974 (3 numéros traitant de l'art conceptuel)
- Art magazine Feb. 69
- When attitude become form, ICA, London, 1970
- Seth Siegelaub, United States Servicemen's fund art collection, New
York, 1971
-
Joseph Kosuth, Four Titled Abstracts (publication-enveloppe)
L'idéal
d'une bibliothèque "minimal & conceptuel" pourrait
être cette sélection historique:
- Primary structures,
Jewish Museum of New York, 1966
- 10 , Dwan Gallery, 1966
- Arte Povera e im-spazio, Galeria La Bertesca, 1967
- Art International n°11, 1967
- Artforum, summer 1967
- The Art of the Real, USA 1948-1968 ( Paris, Londres, New York)
- Seth Siegelaub, publications de 1968
- Minimal Art, Haags Gementemuseum, 1968
- Prospect 1968, Prospect 1969, Düsseldorf
- Seth Siegelaub, publications de 1969
- Minimal Art, Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 1969
- Konzeption/Conception, Städtische Museum, Leverkusen, 1969
- When Attitudes Become Form, Kunsthalle Bern, 1969/1970
- Conceptual Art and Conceptual Aspects, Donald Karshan, 1970
- Art in the Mind, Oberlin College, 1970
- July-August, Studio International + Exhibition book, 1970
- VH 101 n°3, 1970
- Between Man and Matter, Biennale de Tokyo, 1970
- Information, Museum of Modern Art, New York, 1970
- 955,000, Lucy Lippard, 1970
- Conceptual Art, Arte Povera, Land Art, Germano Celant, 1970
- 18 Paris IV. 70, Michel Claura, 1970
- Guggenheim international Exhibition, 1971
- VH 101 n° 5, 1971
- Concept Art, Klaus Honnef, 1971
- In another Moment, Studenstki Kulturn Central, Belgrade, 1971
- The New Avant-Garde, Grégoire Muller, 1972
- Dokumente zur Aktuellen Kunst 1967-1970, Harald Szeemann, 1972
- Konzept - Kunst, Kunstmuseum Basel, 1972
- Actualité d'un Bilan, Yvon Lambert, 1972
- Conceptual Art, Ursula Meyer, 1972
- Textes sur l'Art Conceptuel, Catherine Millet, 1972
- Documenta 5, 1972
- Six Years : the Dematerialization of the Art Object, 1973
- Contemporanea, 1973
- Kunst über Kunst, 1974
- On Art, Gerd de Vries - Wilhelm Höck, 1974
"Esthétique
du livre dartiste"
Un article pour le livre de référence écrit par
Anne Mglin-Delcroix
Autant vous lannoncer demblée si vous pensez quun
livre dartiste doit être le résultat talentueux
dun créateur qui cherche à développer un
rituel de sensations troublantes ou spectaculaires dans sa confrontation
avec le papier et à sa spécificité tactile, poétique
ou symbolique, la lecture de louvrage dAnne Mglin-Delcroix
va être une désillusion totale...mais salutaire! Par
contre si vous recherchez dans le livre dartiste une rupture
avec le livre illustré, le livre de peintre
ou le livre-objet et si vous voulez y voir une uvre
qui requiert dans sa logique même, la forme du livre, les différents
chapitres qui vous sont ici proposés seront un vrai bonheur.
Le premier concerne sa définition : dabord, dans sa présentation
cest essentiellement un livre qui est fait pour être lu
page après page et rangé dans les rayonnages de sa bibliothèque;
ensuite dans sa conception il sagit dimages et de textes
qui ont pour seul auteur lartiste dans le cadre dune création
qui nest subordonnée à aucune autre (il ne peut
être question dillustrer le texte dun écrivain)
; enfin dans son édition cest une uvre réalisée
à laide des moyens dimpression et de reproduction
du livre courant dont le tirage peut être illimité et
le prix modique. Cest dire combien le livre dartiste se
différencie fondamentalement de lidée que lon
se fait du livre de luxe pour bibliophile précieux.
Historiquement ce nest quau début des années
soixante que lon vit apparaître les premières publications
obéissant à ces critères. Les livres dEdward
Ruscha et de Dieter Roth ont leur raison dêtre dans une
réflexion dans laquelle le livre nest pas seulement un
support mais une forme artistique inséparable de ce quelle
informe. Autrement dit il y a une réciprocité, une solidarité
entre le format du livre, sa structure feuilletée, son recto
- verso et le type de discours quil autorise; le projet artistique
trouve ainsi sa meilleure formulation dans lespace du livre
et réciproquement la structure matérielle du livre est
tout à fait déterminante, structurante par rapport à
ce que lon est en train de lire/voir.
Une fois ces notions comprises, il y a un parallèle à
faire entre le livre dartiste et limportance prise par
les mots et le langage au sein des arts plastiques des années
1960 - 1980.
A commencer par la poésie concrète pour qui le passage
au livre ne fait que conclure une histoire abordée sporadiquement
par les futuristes italiens et les constructivistes russes du début
du siècle. La poésie concrète nest quun
des derniers épisodes de lhistoire de la libération
du matériau dans lart et du primat des signes sur le
sens. Si la poésie concrète a eu quelque influence par
la suite, celle-ci réside peut-être dans lattitude
active quelle réclame du lecteur, même si en loccurrence
cela sest finalement révélé plus théorique
que réel.
Le livre dartiste est-il alors une utopie? Fluxus qui a développé
la plus grande activité dans le domaine des éditions
en tout genre, y répond par la suppression de ce qui sépare
lart de la vie. En intervenant dans le débat social,
Fluxus ne cherche pas à produire avec ses livres, des objets
dart ou des événements, mais plutôt à
semer des idées pour réveiller chez le lecteur ses forces
de création contre toute réalité imposée.
Ses livres sont les gardiens de lutopie du désuvrement
!
A lopposé de cette utopie et aux antipodes de Fluxus
qui voulait que lart disparût dans la vie, lart
conceptuel (Kosuth en tête, mais aussi à leur manière:
Barry et Weiner) interroge la nature de lart en présentant
de nouvelles propositions quant à la nature même de lart.
Pour lessentiel ce sont des textes ou des énoncés
qui trouveront ainsi très naturellement leur place au sein
de publications. En séloignant dun art à
voir au profit dun art à lire, les livres des artistes
conceptuels choisissent dutiliser la page comme support uniquement
fonctionnel. Anne Mglin-Delcroix y décèle quelque
danger; pour elle, laspect banal de leurs livres les assimilent
à la production imprimée courante qui na plus
grand chose à voir avec lart. Le risque, pense-t-elle,
vient de ce que ces artistes font du livre dartiste un livre
tout court. Pour moi qui pense que lart na pas à
être artistique (ce qui évidemment est déjà
tout un art) leur logique qui obéit à une certaine éthique,
me convient parfaitement.
Un livre existe rarement seul, il fait généralement
partie dun ensemble. De même une des raisons du développement
des livres dartistes dans la décennie 1960-1970 tient
à lintroduction dans les arts plastiques de pratiques
de collectes dobjets étrangement familiers. Rassembler,
inventorier, enregistrer devient la préoccupation dartistes
aussi divers que Bernd et Hilla Becher ou Christian Boltanski qui
- à linstar de maniaques qui conservent dans de petites
boîtes les traces de leurs obsessions - sattache à
rassembler dans ses livres, des souvenirs propres à son existence.
Ce sont des livres de mémoire, mais paradoxalement ils ne retiennent
pas le temps dans son caractère intrinsèque. Ici, bien
que la lecture requière immanquablement du temps pour aller
dune page à lautre cest laspect cumulatif
qui lemporte sur leffet temporel.
Dans le chapitre suivant cest le contraire qui nous est présenté
: le temps est au cur même des propositions dartistes
comme Sol LeWitt, François Morellet, Hanne Darboven...(les
sériels) ou Jochen Gerz, Le Gac...(les narratifs). Leurs livres
nous introduisent dans une succession dapparitions et de disparitions
dont lordre concrétise le concept du temps avec son cortège
dimages abstraites ou figuratives. La lecture dans son processus
feuilleté, est déjà une expérience du
temps qui s'écoule, mais elle se voit ici doublée de
lexpérience consciente dun temps qui est aussi
sujet de luvre. En ce sens le lecteur nest pas simplement
invité à prendre connaissance progressivement de luvre,
il devient linterlocuteur actif indispensable à son accomplissement.
Les livres dartistes portent en eux-mêmes les questions
et les réponses de leur dessein, mais ils réfléchissent
aussi de lintérieur les sentiments profonds qui ont contribué
à leur émergence. Sy trouvent impliqués
les éléments dune poétique du livre rattaché
à lamour que les artistes leurs portent. Même chez
un pionnier de lesthétique conceptuelle froide comme
Edward Ruscha cette relation affective est immanente : Jaime
tout simplement leur contact déclare-t-il; Cest
fondamentalement esthétique. Jaime tout simplement les
livres - non pour les collectionner, mais pour les regarder, sentir
les pages.
Personnellement je demande encore plus à ma bibliothèque;
je la conçois comme le contenu et la métaforme dun
art qui ne peut plus être créateur de formes. Et de ce
point de vue-là ma collection dart conceptuel pourrait
se satisfaire des seuls livres de ces artistes. Lexemplaire
réflexion de Anne Mglin-Delcroix sur ce sujet accrédite
mon sentiment et vous laurez aussi compris en conclusion : le
livre comme forme artistique cest bien souvent lart sans
ses artifices...
GMV,
1998
Accueil
Agent d'art, Expert-conseil
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