André Cadere
(Catherine Millet, "L'art contemporain en France", 1987) Une erreur est systématiquement incluse dans la succession des différentes couleurs. Les segments colorés se succèdent les uns aux autres sous forme de permutations mathématiques et l'erreur se produit lorsque deux segments sont inversés. Du fait de son aspect cylindrique, le travail que l'on doit de préférence considérer comme une peinture sur bois plutôt qu'une sculpture - ne possède ni recto ni verso et ne privilégie aucun sens de lecture comme le font toutes les autres peintures traditionnelles. C'est à juste titre que Cadere pouvait parler de "peinture sans fin". Cadere a exploité au maximum la liberté de manoeuvre que lui laissait ainsi la barre de bois rond. Toute sa démarche s'est axée sur la qualité d'indépendance de son travail qu'il situait immédiatement dans un contexte politique. Considérant que les conditions d'exposition restent l'apanage quasi exclusif des institutions culturelles ou commerciales en place, Cadere se proposait d'en perturber le fonctionnement par une présentation quotidienne et non exclusive de son travail en tous lieux et circonstances... Un travail rigoureusment identique peut donc être présenté, en toute indépendance, tant dans le métro qu'au cours d'un vernissage mondain, suscitant selon le cas curiosité ou malaise. (Bernard Marcélis in + - 0, octobre 1978) Dans la présentation de ma collection au MAMCO le "baton"de Cadere est placé dans le coin de l'appartement où l'artiste avait l'habitude de le poser quand il venait chez moi (à la fois près de l'entrée et bien en vue dans la partie centrale de la collection).
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